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lundi 17 juin 2013

Le pape François et les parlementaires français


J'ai commenté trop rapidement les paroles du pape François, hier, sans réflexion, me laissant aller à des choses faciles. Mon texte était très mauvais. Je l'ai supprimé. Comme les commentaires qui l'ont entouré ne le concernaient pas directement, je me suis senti d'autant plus libre.

Ainsi donc, le pape François a accueilli, en audience privée, une délégation de parlementaires français (UMP, surtout, socialistes, un peu). Il avait préparé pour eux un discours ciblé.

Dans ce discours, il appelle les parlementaires chrétiens à donner un surcroît d'âme aux textes, à défendre une certaine conception de l'homme et du monde. Il a invité à tirer les textes vers le haut et à ne pas succomber trop facilement aux idées ambiantes. Des conseils somme toute justifiés, vu sa fonction, à des chrétiens investis en politique.

Un mot a suscité la perplexité : le pape a relevé qu'il appartenait aussi aux parlementaires de demander, le cas échéant, l'abrogation de lois existantes. Beaucoup, à tort ou à raison, ont lu entre les lignes, qu'étaient visées les lois françaises sur l'avortement, l'euthanasie et le mariage pour tous, ce que le pape n'a pas dit explicitement.

Ceci a surpris et choqué d'aucuns, car il semblait révolu le temps où l'Eglise se mêle des affaires de la cité.

Plus que partout ailleurs, la France a développé le principe de laïcité. On a été surpris de voir à quel point ce principe a pourtant peu d'ancrage. Il a suffi du débat parlementaire à propos du mariage pour tous pour voir les religions, surtout leurs ailes conservatrices, sortir du bois. De quoi se mêlaient-elles, s'agissant d'une revendication et d'une réforme purement civiles ?

Cela pose la question de la cohabitation de la société civile et des religions.

Après réflexion, et du point de vue chrétien, j'aboutis à ceci (ce n'est que mon avis).

Bien entendu, le jeu démocratique s'impose aux croyants, que cela leur plaise ou non.

Quant aux trois sujets névralgiques (l'avortement, l'euthanasie, le mariage pour tous), je me demande si c'est bien le le rôle de l'Eglise de formuler des principes, des règles et des anathèmes.

Le rôle de l'Eglise, et partant des chrétiens, n'est-il pas plutôt d'accompagner avec bienveillance, empathie et compassion ceux qui choisissent ces chemins de traverse. Ils peuvent être assaillis de doutes. Ils peuvent être en souffrance ou dans une grande détresse morale. Ils peuvent aussi nous donner des leçons d'amour. Expliquer, comprendre, soutenir, prendre la main, se réjouir aussi.

Loin de la loi, des querelles byzantines sur tout et tout, n'est-ce pas la seule façon pour un chrétien de témoigner réellement et concrètement de son adhésion à Jésus ? Tu vis ta liberté, je la respecte, je l'accueille, je ne te juge pas, je te propose simplement de cheminer avec toi un peu, si tu en as l'envie, le désir ou le besoin

La tentation du juridisme a toujours pesé sur les religions monothéistes. Pourquoi ? Il n'est point besoin de se tourner vers le bouddhisme pour autant. Tout dans le message de Jésus mettait l'attention à l'individu au-dessus de la loi.

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