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lundi 29 avril 2013

Deux cas vécus : enterrement et baptême


Ce matin, j'ai accompagné ma mère à la messe de funérailles d'une de ses connaissances, que je ne connaissais pas. Ses filles lui avaient téléphoné pour annoncer son décès et étaient réjouies que ma mère vienne. Ma mère n'a cependant pas souhaité les saluer : l'office avait été trop long.

Maman a fait un énorme effort : marcher avec ses deux cannes de chez elle à l'Eglise Saint-Jacques, aller et retour, avec moi. Je ne minimise pas l'effort, loin de là, mais au lieu de se plaindre après, pourquoi ne pas se réjouir de l'avoir fait et donc relever ce qu'elle est encore capable de faire. J'essaye de faire comprendre ces choses-là à ma mère. Cela commence à faire effet : hier, dimanche, je ne m'étais pas engagé à manger avec elle à midi, elle l'espérait pourtant. Elle est allée seule et ça s'est bien passé ; mieux que ça, elle est allée faire quelques courses au Delhaize Proxy juste en face de chez elle, n'en revenant pas elle-même. Le chemin choisi est bien le bon : ne pas céder à une spirale de dépendance. Oui, maman, tu n'as pas besoin de quelqu'un avec toi pour tout faire. Dans cette voie, tu découvres ta liberté et tu nous permets, à nous, ton fils et tes deux petits-fils, de rester libres. Tu l'as vu, on ne t'abandonne pas, mais vraiment pas.

La messe des funérailles a peu touché ma mère : elle ne comprenait rien à ce qui se disait.

J'ai, pour ma part, été fort ému par deux choses :

- tous les témoignages étaient unanimes. La défunte, jusqu'à ses derniers moments, a été une personne de relation, qui maniait l'humour, qui semait de la joie, qui était altruiste, malgré les épreuves vécues. Deux filles, mais pas de petits-enfants. Les neveux et filleuls étaient là pour dire toute leur affection. Nombreux étaient ceux apparemment qu'elle avait touchés. J'ai reconnu dans l'assistance un garçon de mon quartier, musulman, qui était là. Au moment de l'A-Dieu, il a pris un peu plus de temps que les autres devant le cercueil : il disait la prière des morts, selon le rite musulman. Sur la porte d'entrée de l'église Saint Jacques, figure un panneau qui dit à peu près ceci : " Qui que tu sois, quelles que soient ta foi ou tes convictions, visiteur régulier ou visiteur d'un jour, sois le bienvenu, avec tout ce que tu portes en toi, tu y es chez toi, c'est la maison de Dieu" ;

- les textes bibliques lus au cours de la célébration exprimaient le testament spirituel de la défunte. Ces textes n'avaient pas été choisis au hasard. L'homélie en était d'autant plus cohérente. Qui avait choisi ces textes ? La défunte, de son vivant, ou ses filles ? Au retour, j'ai un peu raconté tout cela à ma mère. Mami, quel testament spirituel aimerais-tu nous transmettre ? Qu'aimerais-tu qu'on retienne de ta personnalité, de ta vie ? Y a-t-il des souvenirs, des paroles, des textes de la Bible qui t'ont marqué ? Elle m'a dit : je ne suis pas capable de répondre à des questions comme cela. J'en ai été chagriné.

Le même jour, je reçois des nouvelles d'un ancien étudiant. Il est marié, en couple gay, et dimanche, c'était le baptême de leur enfant (adoption ou mère porteuse, je ne sais plus), mais le vieux curé de la paroisse a été visiblement à la hauteur de la situation. Cela me réjouit.

P.S. L'ancien premier ministre Wielfrid Maertens a enfin pu se marier religieusement avec son épouse civile depuis 2008. Il fallait attendre en effet que sa précédente épouse soit morte. Divorcé remarié, le mariage religieux lui était refusé ; divorcé, remarié, mais veuf, l'Eglise lui offre l'accès au mariage ! Cqfd !

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