Rechercher dans ce blog

mardi 5 juin 2012

Un sentiment d'insécurité ?

J'ignore pourquoi, mais depuis quinze jours la police a investi mon quartier. On la croise à tous les carrefours. Des rodéos avec sirènes hurlantes et gyrophares allumés ont encore eu lieu, il y a deux jours.  On ne sait jamais pourquoi. Les contrôles d'identité se multiplient. Cela fait deux fois que mon fils Sam se fait contrôler et emmener au poste, une des deux fois, parce qu'il n'avait pas ses papiers, alors qu'il allait acheter des clopes à la librairie du coin, à 20 mètres de chez nous. Il doit avoir une tête qui ne plaît pas à la police.

Un voisin, médecin, a obtenu de la ville que le banc public en dessous de chez lui soit enlevé ... s'y rassemblaient tous les soirs de jeunes africains noirs !

Cela m'inquiète énormément, moi qui aime les bancs publics, offerts aux amoureux ou à des rencontres inattendues.

Peut-être suis-je naïf, mais je ne me suis jamais senti en danger dans mon quartier, même quand je me promène le soir sur le quai en bord de Meuse. Avec mes voisins étrangers, j'entretiens d'excellents rapports, toujours courtois. Certes, les africains noirs n'ont pas la même perception que nous du bruit qu'ils font. Ils sont comme cela. Ils sont pleinement extravertis. Il suffit de les entendre parler, en rue, sur leur téléphone portable ou, les vendredi et samedi soir, au café La perle noire, juste derrière chez moi. Et vu que les fumeurs sont aujourd'hui priés de fumer dehors ... Je n'ignore pas non plus que l'ouverture d'un nouveau commissariat de police, de l'autre côté du fleuve, a suscité une migration vers mon quartier, de l'autre côté de l'eau, de toxicomanes et de dealers. Jusqu'à présent, ils ne m'ont jamais agressé ; ils règlent plutôt leurs affaires entre eux.

Ma question est la suivante : cette présence policière me rassure-t-elle ? Certaines grand-mères de mon immeuble apprécient cette présence policière, elles qui ne sortent plus après 15 heures ... Elles ont tellement peur qu'on leur arrache leur sac.

Et bien, quant à moi, cette présence policière ne me rassure pas. Et pas seulement pour de grands principes. Elle m'insécurise individuellement. Mon quartier où je me sentais bien et en paix m'est apparu tout à coup comme un quartier dangereux. Si cela n'était pas le cas, en effet, cette présence policière ne se justifierait pas. Or, comme les policiers ne sont pas là tout le temps, mais qu'ils font plutôt des opérations "coup de poing", je n'ose plus sortir, quand ils ne sont pas là !

Je m'interroge sur le sens profond de ce déploiement de force.

Débarrasser la ville d'individus indésirables ? Lesquels ? Avec quelle suite ?
Rassurer les citoyens, en montrant que la police est à leurs côtés ?

Tiens, il y a eu une manifestation de sans-papiers, cet après-midi, dans le quartier, presque tous africains sub-sahariens, aucun maghrébin. Cela était bon enfant. La police l'était aussi, tout comme moi. Mais pourquoi cette différence entre les maghrébins et leurs cousins plus au sud ?







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.