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dimanche 27 mai 2012

Mais qui est-il cet Esprit, que l'on dit saint ?

Qui est-il donc cet Esprit que les chrétiens disent saint et qu'ils commémorent particulièrement lors de la fête de la Pentecôte ?

J'évoquais récemment le pont de l'Ascension. Pour nos contemporains, le week-end de la Pentecôte est  l'occasion d'un deuxième pont. Quel pont ?

http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=3243255382335412750#editor/target=post;postID=5721900483257872908

Incrédulité, lucidité, incandescence. Je traçais ainsi, avec mes mots à moi, le chemin de Pâques à la Pentecôte , en passant par l'Ascension, ce chemin offert à tous finalement.

J'ai parlé d'incandescence à propos de la Pentecôte parce que ce qui frappe le plus l'imagination au premier abord, dans le récit des Actes des apôtres (Ac, 2, 1-11), ce sont les langues de feu. C'est ce qui me frappait le plus, en tout cas, quand j'étais enfant. L'imagerie des manuels d'Histoire Sainte n'y était pas pour rien.

Je retiens le feu. Rappelez-vous le buisson ardent : ce buisson qui brûle, sans se consumer, que Moïse contourne, sans oser le regarder (Ex, 3, 2 et sv.). Ce n'était pas un phénomène extérieur à Moïse, c'est ce que Moïse vivait au plus profond de lui-même. Un feu intérieur qui ne crée pas de cendres et qui ne s'éteint pas. L'Esprit de la Pentecôte est identique à ce feu vécu par Moïse. Il a été offert aux disciples. Il nous est donc offert à nous aussi. Certes, il peut nous paraître vacillant parfois. Retenons néanmoins de l'expérience de Moïse qu'il ne consume pas (ce n'est pas un feu destructeur) et qu'il ne s'éteint pas (jamais).

Mais les textes évoquent bien d'autres aspects de l'Esprit : ainsi les langues. Ce jour-là de Pentecôte, il n'y avait plus qu'une seule langue, malgré les idiomes propres. Une commune compréhension, déconcertante d'ailleurs pour ceux qui étaient là. Comment ne pas songer ici au mythe de la tour de Babel (Gn, 11, 1-9) ? Le lieu et le moment où Dieu "brouilla la langue de toute la terre et dispersa les hommes sur toute la surface de la terre "(Gn, 11, 9). Un nouveau langage commun, sous l'influence de l'Esprit, est donc proposé. On pourrait s'étonner de l'inconséquence de Dieu qui divise pour finalement réunir. Mais on m'a toujours dit que les voies de Dieu sont impénétrables. Ceci est néanmoins fort important. Il existe donc un lieu (un temps aussi sans doute) où tous les hommes pourront se comprendre, quelle que soit leur origine, quelle que soit leur condition sociale, quelle que soit leur fortune, quelles que soient leurs croyances.

Ce qui unit et ce qui sépare. Ce qui rassemble et ce qui divise. Quel beau thème de réflexion pour notre monde ! Sur tous les plans, économique, politique, religieux ...

Une autre dimension de l'Esprit est révélée par l'évangéliste Jean, dans un passage qui n'est malheureusement pas proposé à la méditation de ce jour (Jn, 3, 8). Jésus lui-même compare l'Esprit à un vent, un souffle, une brise et en dit ceci : "Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient, ni où il va ".


J'aime beaucoup ce texte, parce qu'il rend l'Esprit insaisissable. On ne peut l'enfermer dans une formule, le résumer ou le contenir. Il souffle toujours là où il veut (donc pas nécessairement là où nous aimerions qu'il souffle, ni où d'autres voudraient qu'il souffle). On ne sait d'où il vient, ni où il va et il est vain d'essayer de le fixer quelque part. Mais nous l'entendons et parfois cela nous remue, nous fait avancer un pas de plus.

Je préfère cette conception au discours de Paul de Tarse qui, dans sa lettre aux Galates (5, 16-25), proposée par la liturgie de ce jour, établit un catalogue de ce qui relève soit de l'Esprit, soit de la chair (qu'il considère comme le contraire de l'Esprit) :
" On sait bien à quelles actions mène la chair : débauche, impureté, obscénité, idolâtrie, sorcellerie, haines, querelles, jalousie, colère, envie, divisions, sectarisme, rivalités, beuveries, gloutonnerie et autres choses du même genre ... Mais voici ce que produit l'Esprit: amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi ".


Entre les lieux communs de Paul et la perception que Jean a de l'Esprit, pour moi, il n'y a pas photo.

Lors des grandes fêtes, on chante une séquence. J'aime beaucoup dans le texte de celle de ce jour le passage suivant:

Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride, 
guéris ce qui est blessé.


Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.


Quand je lis ces mots, je pense à ma psy qui voue sa vie à cela pour tant de patients. Je ne l'identifie pas au saint Esprit (encore que  ... comme il souffle où il veut). Elle m'a fait la confidence suivante. Un de ses jeunes patients, fort perturbé, a fait une crise mystique jusqu'au jour où il a écrit, non pas le "saint Esprit", mais le "sain Esprit". Ma psy l'a encouragé sur cette voie et l'a guéri.









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