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jeudi 24 mai 2012

Jacqueline Harpman

On a appris, ce jour, le décès de Jacqueline Harpman, à l'âge de 82 ans, à la suite d'une longue maladie.



Psychanalyste reconnue, elle a écrit de nombreuses oeuvres de fiction, faisant d'elle une figure connue, et primée, de la littérature belge contemporaine.

J'ai, pour ma part, lu plusieurs de ses ouvrages. Ainsi, j'ai aimé La plage d'Ostende (Stock, 1991), Orlanda (Grasset, 1996, Prix Médicis), La vieille dame et moi (Le Grand miroir, 2001). J'ai surtout beaucoup aimé Orlanda, qui aborde de manière très originale le mythe de l'androgyne.

Jacqueline Harpman ne fait pas l'unanimité parmi mes "amis" de Facebook, ni apparemment au coeur du monde littéraire belge. Je n'en ai rien à faire. Les livres que l'ai lus m'ont plu.

Nicolas Ancion, qui a sans doute de bonnes raisons, a, avec délicatesse et humour, écrit ceci : " Jacqueline Harpman est décédée. Elle a si souvent dit du mal de ce que j'écrivais que je suis tenté de dire du bien de son départ ...".

Un autre Nicolas, qui n'a aucune raison particulière - j'imagine - d'en vouloir à l'écrivaine défunte s'est exprimé en ces termes sur Facebook : "a trouvé aujourd'hui une bonne raison de ne pas désespérer de la littérature contemporaine: Jacqueline Harpman n'écrira plus de livre ".

Il aurait pu se contenter de dire qu'il n'aimait pas les romans de Jacqueline Harpman, ce qui est son droit le plus strict. Pourquoi évoquer la littérature contemporaine pour l'en exclure ? Pourquoi se réjouir qu'elle n'écrira plus de livres, alors que des lecteurs ont aimé ses livres ? Quel mépris, non seulement pour l'auteur, mais aussi pour ses lecteurs !

Ce mépris pour les autres qu'affichent certains arbitres du bon goût qui savent mieux que les autres ce qu'il faut lire, voir, écouter, penser m'horripile de plus en plus. Ils ne sévissent pas seulement dans quelque cénacle parisien, ils sévissent même autour de moi. Ils essayent de faire aussi bien qu'à Paris, mais en beaucoup moins bien, livrant leur verdict méprisant avec ce qu'ils croient être de l'esprit. Tout le monde n'est pas Angelo Rinaldi. Cela me désole pour eux. Mais il faut reconnaître que cela marche : ils finissent toujours par trouver des disciples flagorneurs ou complices, ce qui ne peut que satisfaire leur ego.


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