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lundi 19 mars 2012

Laetare

Ce dimanche était le dimanche de la mi-carême, ce qui ne veut rien dire pour la plupart de mes concitoyens.

Ce jour-là, on chante une très belle antienne grégorienne "Laetare Jerusalem".

http://www.youtube.com/watch?v=jws7aQOr6o0

En voici une version du début de la polyphonie.

http://www.youtube.com/watch?v=huzrblil90A

Laetare. Réjouis-toi. Pourquoi cette joie ? Parce que les croyants se rappellent, ce dimanche, que leur Dieu aimant n'attend pas d'eux de bonnes oeuvres, mais l'offrande de leurs faiblesses. Car Dieu communie toujours à nos faiblesses, nos chagrins, nos incompréhensions, nos doutes. Il n'attend pas de nous des performances. On rapporte que Saint Jérôme avait offert au bon Dieu ses veilles, ses jeûnes, ses prières, ses travaux, sa vie entière, consumée dans l'oraison et le labeur. Et il croyait, le saint ermite, l'aimer enfin, ce Dieu à qui il avait tout donné, jusqu'au jour où le Seigneur lui fit dire : "Et tes péchés, Jérôme, tu ne me les donnes pas ? Allez, aime-moi, donne-toi tout entier. Tes bonnes oeuvres et ton péché, place-les dans la lumière de ma miséricorde". Le message est capital ! Il porte en lui un potentiel inestimable de guérison.

Ce jour-là aussi est le seul de l'année où les couleurs liturgiques peuvent être roses. Nul doute que Benoît XVI se sera régalé de cette opportunité.

Cette mi-carême est aussi l'occasion de réjouissances, notamment à Stavelot et à Tilff.

Le carême, temps de pénitence (on ne fait toutefois pas carême le dimanche), devait paraître bien lourd à supporter du temps où on le vivait vraiment. Il fallait offrir un temps de respiration et de bombances à la mi-temps de ces quarante jours. Boire, manger gras et s'encanailler. Mêmes les moines, si on en croit la tradition du carnaval du Laetare à Stavelot. Ce jour-là, les moines se mêlaient à la population incognito pour profiter, eux aussi, de quelques libertés. La vie monastique n'est pas toujours aussi austère qu'on le croit. Un édit de 1499 d'un prince-abbé remit de l'ordre dans ces privautés, ce dont la population prit parti de se moquer.

Le costume des Blancs Moussis de Stavelot évoque, paraît-il, l'habit monastique. Le masque permettait aux moines de n'être pas reconnus.



A Tilff, le propos n'est guère monastique. On y célèbre le poireau ("porè" en wallon). Le costume n'en est que plus seyant.

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