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mercredi 8 février 2012

Les civilisations selon Guéant et le mieux-dit

Généralement, je ne trouve guère de commentaire inspiré sur les forums des journaux, sauf celui-ci, glané sur le Figaro (!), que je reproduis intégralement . Il concerne les propos de Claude Guéant, ministre en Sarkozie, sur les civilisations.



Toutes les civilisations ne se valent pas ! C'est vrai, mais y-a-t-il un moyen de mesurer, surtout de façon instantanée, leur valeur réelle qui ne saurait être que leur contribution au plein épanouissement de l'homme? 
Si une telle mesure est possible elle ne saurait se faire que dans le temps, en prenant en compte, dans leur évolution, les efforts que font cultures et civilisations pour parvenir à cet épanouissement.
Civilisations et cultures qui cohabitent sur terre, ont en effet un cycle, une courbe de vie. Sans doute pourrait-on si l'on définissait un coefficient de "qualité de vie" de nos systèmes sociaux, qui serait un produit pondéré du confort matériel et du degré de spiritualité ou de référence à des normes morales, une sorte de coefficient d'euphorie; sans doute pourrait-on tracer en fonction du temps une courbe de GAUSS de la vie de ces civilisations.
Le premier enseignement à en tirer, serait que les courbes de vie décalées dans le temps ne sont pas superposables et qu'il faut donc qu'il existe un Racisme au sens le plus noble du terme, à savoir une attitude reconnaissant un droit à la différence entre cultures et civilisations.
Le second serait que chaque civilisation doit inexorablement passer par un certain nombre d'étapes, nous avons nous-mêmes à partir des règles morales Judéo-chrétiennes, que nous avons trop tendance à rejeter avec une espèce de honte, connu Inquisition, guerres meurtrières, Siècle des lumières, révolutions. Il y a peu de chances que la civilisation de l'Islam chronologiquement derrière nous puisse échapper à ces diverses étapes de sa vie.
Le troisième serait que notre système de valeurs est inapplicable brutalement à d'autres cultures ou civilisations. Comment pourrions-nous juger des crimes commis en l'an mil, en nous appuyant sur la Grande Charte, ou sur le Code Civil ?
Le corollaire de ces enseignements, est qu'il y a un sens et une vitesse de l'histoire de nos cultures. Si l'on veut établir des passerelles entre elles, ce ne peut-être que dans le sens de la marche, à condition encore que la distance entre les deux et le différentiel de vitesses ne soient pas trop grands. Peut on passer de l'an 1433 de l'Hégire à l'an 2012 de l'Occident ? Peut être à condition qu'ils courent vite et que nous leur tendions fermement la main.
L'inverse est impossible. Sauter dans un train à contre sens est suicidaire. La civilisation "sanitized" du CANIGOU du latex et du silence des cloches des églises, ne peut, hors un contexte touristique, s'accommoder ni des odeurs de méchoui, de couscous, ou de manioc, ni de l'appel du Muezzin.
Il en résulte que toute notion d'intégration est un leurre. Paradoxalement les "sales racistes" sont ceux qui prétendent cette intégration possible, parce qu'ils entendent priver des civilisations et cultures qui ont un droit à la vie, des étapes, essentielles et indispensables, même si elles sont douloureuses, de leur développement. Nous avons attendu 18 siècles pour codifier les Droits de l'Homme, nous l'avons fait dans une déclaration "Universelle", sans nous soucier qu'il y aurait des précautions à prendre avant de l'imposer à ceux qui derrière nous n'avaient pas franchi les étapes quasi initiatiques, et sans doute obligatoires permettant d'atteindre cet idéal.
Lorsque l'Occident tend la main au tiers-monde, pour l'aider à passer le plus confortablement possible les étapes les plus dures qu'il a lui même vécu, il accélère le temps dans le sens de l'histoire.
Lorsque l'Occident se contente de distribuer au tiers-monde les miettes de sa richesse, il enclenche par un processus d'envie et de jalousie le mécanisme de nivellement par le bas qui, en sens inverse de l'Histoire conduira à la perte de tous.
Nous avons apporté au tiers-monde les bienfaits de la médecine, nous avons sensiblement abaissé le taux de mortalité de la pré ou prime enfance. Nous avons provoqué une surnatalité qui n'a pas comme chez nous été compensée par une élévation du niveau de vie.
Nous avons oublié de mettre en place les moyens permettant d'assurer l'autosuffisance alimentaire, ou plus exactement nous nous sommes arrêtés en chemin, et plus grave, nous organisons aujourd'hui même, dans les pays en difficulté de développement les conditions de la famine de demain et de la dramatique émigration qui en découle. Nous avons aidé à légaliser un avortement post natal.
La valeur de nos cultures ne devrait-elle pas finalement se mesurer au niveau qu'elles ont atteint sur leur courbe de vie ?
On découvrirait peut-être ainsi que notre civilisation, dont nous avons désormais honte de rappeler les valeurs fondamentales, a atteint un sommet au siècle des lumières pour amorcer ensuite la pente de la décadence.
Cette décadence se manifeste par la primauté que prend désormais le matériel sur le spirituel. C'est a un retour à l'animalité, voire à la bestialité que nous conduit l'abandon de toutes les références morales qu'il est désormais ringard et de mauvais gout de vouloir citer.
La valeur des civilisations se mesure par leur progrès dans les domaines, scientifique, matériel au sens large, social et moral.
Sur ces deux dernières composantes, il est à craindre que la valeur de la notre soit en forte baisse.
L'Homme a toujours aspiré à vivre dans des cercles d'intimité concentriques, la famille étant le cercle de base, il est désormais patent que notre culture qui aurait pour certains une si grande valeur, tend non seulement à la destruction de la cellule familiale, mais à la condamnation pour phobies et discriminations diverses de ceux qui entendent dénoncer cet état de choses.
Ne trouverait-on pas finalement dans tout cela les limites à la mondialisation et autres constructions de tours de Babel, que maints irresponsables entendent poursuivre, au risque de détruire les jeunes cultures en phase ascendante pour les remplacer par la plus avancée en âge et dont le déclin est largement amorcé.


L'auteur de ces lignes est manifestement mieux inspiré que le funeste ministre du désolant président Sarkozy.

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