Rechercher dans ce blog

mercredi 14 décembre 2011

Tuerie à Liège

Hier, en plein temps de midi, un tueur fou a lancé quatre grenades et tiré des coups de feu sur la foule, place Saint Lambert, en plein coeur de ma cité. Le bilan provisoire est lourd : une femme de 45 ans tuée au domicile du tueur, deux adolescents de 15 et 17 ans, un bébé de 17 mois, sans compter le tueur qui s'est apparemment suicidé et plus d'une centaine de blessés dont plusieurs sont toujours en soins intensifs.

J'étais passé sur la place une heure avant les faits, la police ordonnait la fermeture des chalets du village de Noël pour cause de  grands vents. Tout ce que j'ai appris, en temps et heure, je l'ai appris par les media et les réseaux sociaux.

Un tel événement se traduit d'abord par un flot d'émotions : la panique de ceux qui sont sur place et ont peur pour leur vie, l'inquiétude de ceux qui savent un proche près du périmètre de sécurité, le stress des forces de l'ordre et de secours. Viennent après l'incompréhension, la révolte, la colère, la tristesse, l'affliction. Ces émotions-là méritent le plus grand respect.

Beaucoup de rumeurs aussi, alimentées par des personnes non autorisées et immédiatement relayées par les agences de presse et les réseaux sociaux. On a ainsi parlé de plusieurs tueurs, d'un autre tueur réfugié dans une annexe du palais de justice, d'une chasse à l'homme dans les rues du centre ville du côté de la cathédrale, puis de la rue Louvrex. Tout ceci quelques minutes après les faits qui ont duré à peine quelques dizaines de secondes. Cela a prolongé le chaos et la panique pendant un temps très long. Je m'interroge sur ce qui peut amener quelqu'un, en de telles circonstances, à créer semblables rumeurs. Une projection de ses propres peurs sans doute. Le besoin de créer la subversion ?

Puis vient le temps des réactions.

Celles du plus grand nombre sont la solidarité et la compassion avec les victimes et leur famille (et pourquoi pas la famille du tueur, s'il en a une).

Celles des dénonciateurs des travers de la société : le tueur était un  belge d'origine marocaine ; la justice est trop laxiste ... Cela renvoie à de vraies questions, mais il faut les envisager avec recul.

Celles de ceux qui ne savent plus rien faire d'autre que de prendre la pose, se démarquer, faire preuve de cynisme, utiliser l'événement pour détourner l'attention sur eux. J'en connais. Pour y arriver, ils cherchent l'arme du rire ou d'un certain rire. Ce qui est terrible avec les narcissiques, c'est qu'ils arrivent souvent à leur fin. Ils ont, par exemple, beaucoup d'amis sur Facebook, ce qui les rassure et les conforte. Tant qu'ils se confortent entre eux, cela ne me dérange pas. Je les trouve seulement un peu ridicules. Quand la pose sert à séduire de jeunes esprits, cela devient douteux. Bref, certaines réactions de proches sur Facebook m'ont paru déplacées. Ils utilisaient l'événement pour ramener l'attention sur eux.

De tels événements révèlent bien des aspects de l'âme humaine, pas tous très reluisants, il faut le dire.

Je suis, pour le moment, solidaire de tous ceux que ces événements ont traumatisé et qui auront besoin de temps pour apaiser le choc en eux.

Et je veux croire, parce qu'on n'a pas le choix, qu'il faut continuer envers et contre tout à faire le pari de l'intelligence, de la connaissance de l'autre, de la solidarité, du dialogue.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.