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jeudi 15 décembre 2011

Les bien-pensants

Certaines conversations récentes, dans la réalité et dans la virtualité (Facebook), m'amènent à m'interroger sur la "bien-pensance".

On désigne habituellement, et de manière péjorative, par "bien-pensant" une personne conformiste, aux idées conservatrices et traditionnelles, aimant la bienséance. Je ne corresponds guère à cette définition. Ma vie et mes choix de vie en témoignent. Quant à la bienséance, je lui préfère de loin la sagesse ou la délicatesse.

Mais il existe une autre catégorie de "bien-pensants", ceux qui "pensent bien", du moins le pensent-ils et le prétendent-ils, parce que leur pensée est censée libre, fruit de la raison et d'un irréductible individualisme.

J'aimerais un instant mettre en parallèle les "bien-pensants", dont je ne suis pas, et ceux qui "pensent bien", auxquels je ne puis prétendre appartenir.

Les "bien-pensants" et ceux qui "pensent bien" se ressemblent tellement que je comprends mieux pourquoi, en fin de compte, je n'ai aucune envie d'appartenir à leurs coteries. On constate ainsi, chez les uns et chez les autres, une propension à se retrouver entre soi, à s'encourager, à se stimuler mutuellement, à rire des même choses, à faire preuve de condescendance pour ceux qui ne font pas partie du lot ... etc.

Je me demande dès lors s'ils sont vraiment des esprits libres.

Car c'est cela qui est intéressant : être un esprit libre, quelle que soit la coterie à laquelle on appartient, affranchi des gourous et des trop nombreuses références. Cela ne veut pas dire qu'on ne puisse pas puiser son inspiration dans une tradition.

Je vous recommande, à cet égard, l'ouvrage suivant d'un esprit libre : Simon Pierre Arnold,  La foi sauvage - Bilan provisoire d'un théologien perplexe, Khartala, Paris, 2011.





Combien de ceux qui "pensent bien" liront-ils cet ouvrage ?

Mais je n'ai rien dit encore des "mal-pensants" ! Ils sont bien plus nombreux que les autres. Le pire est qu'ils pensent parfois, et dans ce cas souvent très bien. La médisance leur plaît. L'ironie les réunit. Leur pensée, ou à tout le moins l'expression de leur pensée, est le plus souvent stérile. Ils ne construisent rien, ils parlent. Selon leur sensibilité, les "mal-pensants" tantôt  nourrissent des propos populistes, extrémistes, racistes, tantôt cherchent à se complaire dans des propos ravageurs, provocateurs, cyniques, voire supposés drôles. Le point commun aux uns et aux autres, car il est un point commun entre eux, est la vanité. La vanité peut en effet suffire à faire mal penser tout qui croit bien penser.

Vous allez me dire : de quel droit jugez-vous ainsi les uns et les autres ? Soit tous ceux auxquels vous ne vous sentez pas relié. A ce seul critère : on juge un arbre à son fruit. Ce critère-là relève de la tradition.

Je me rassure un instant. La vanité dont parle le livre de l'Ecclésiaste " הֲבֵל הֲבָלִים הַכֹּל הָֽבֶל" signifie littéralement "souffle léger, vapeur éphémère". Encore bien.

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