Rechercher dans ce blog

lundi 19 décembre 2011

Hommage : Vaclav Havel

On a dit de lui qu'il a été un président philosophe, un président qui a connu la prison, un président résistant, un président comme "malgré lui". Moi, je veux bien de président de cette trempe.





Il n'est plus bel hommage à rendre à quelqu'un qui nous quitte pour l'autre rive que de le citer :

L’homme semble bien être la seule créature connue qui puisse affirmer sans aucun doute possible qu’elle sait qu’elle va mourir. (...) 
Mais puisque nous savons que nous allons vers la mort et que tout est en fin de compte inutile, quel intérêt avons-nous à vivre et à faire tant d’efforts ? Et surtout pourquoi presque toutes les questions essentielles pour lesquelles nous nous battons ou qui servent à donner un sens à notre vie dépassent si clairement l’horizon de notre propre existence? (...)
“L’espérance, de par sa nature même, dépasse notre mort. Et plus encore: si on la met en relation avec la conscience que nous avons de nous acheminer vers la mort, elle est incompréhensible et absurde. Nous ne pouvons pas croire que notre vie a un sens et conserver dans notre esprit une espérance permanente si nous avons la certitude que tout s’arrête définitivement avec notre fin.
“L’unique explication de l’espérance véritable tient à notre certitude profonde et par essence, archétypale, une certitude pourtant maintes
et maintes fois rejetée ou ignorée: celle que la vie sur terre n’est pas
un événement aléatoire au milieu de milliards d’autres événements cosmiques eux aussi aléatoires et promis à une disparition totale,mais qu’elle est une partie intégrante, ou un maillon, fût-il microscopique,
d’un grand et mystérieux ordre de la vie dans lequel tout a sa place unique, où rien de ce qui est arrivé ne peut être effacé, où tout s’inscrit à jamais et se trouve mystérieusement évalué. Oui, seul notre sentiment de l’infini et de l’éternité, qu’il soit intuitif ou raisonné, peut expliquer ce phénomène non moins mystérieux qu’est l’espérance. (...)
“En exagérant un peu, on pourrait (...) dire que la mort ou la conscience de la mort, cette dimension étonnante s’il en est du passage de l’homme sur terre, qui nous remplit d’effroi, de crainte et de terreur, constitue enmême temps une sorte de condition à l’accomplissement de notre vie aumeilleur sens du terme. Car c’est un obstacle placé dans l’esprit humain pour le
mettre à l’épreuve et le défier d’être vraiment cemiracle de la création qu’il prétend être. Cette conscience lui offre en effet la possibilité de vaincre lamort, non en refusant de l’admettre,mais en semontrant
capable de voir audelà d’elle ou d’agirmalgré elle, en toute connaissance
de cause. Sans l’expérience de la transcendance, ni l’espérance ni la responsabilité humaine n’ont de sens. (...).




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.