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lundi 28 novembre 2011

Le maître en voyage

Depuis les années que je parcours la Bible dans tous les sens, cela fait bientôt 40 ans, et pas toujours autant que je voudrais, je suis frappé par une chose : la parfaite adéquation des textes aux situations d'aujourd'hui.

Je devrais dire de toujours, car il semble que le Bible parle de choses qui ont toujours été, sont encore aujourd'hui et seront encore demain. Cette capacité à transcender le temps, à inviter à dépasser les situations du moment, les conjonctures et les sujets ponctuels me fascine depuis toujours et m'a conduit peu à  peu à reconnaître dans ces vieux textes - qui n'ont pas été dictés par Dieu (Allah) - mais, qui,  à l'épreuve du temps, semblent bien avoir été inspirés par "un je ne sais quoi, un je ne sais qui", qui transcende l'humain - une source, du souffle et une inspiration pour un homme d'aujourd'hui, jour après jour.

Une autre chose qui m'interpelle est l'extrême connivence des textes offerts par la liturgie chrétienne, au long des jours, avec l'actualité.

Ce dernier dimanche, le premier d'une période que les chrétiens appellent l'Avent, le temps d'une attente, d'une vigilance, le récit suivant leur était proposé (Mc, 13, 33-37) : un homme, un maître, est parti en voyage pour un temps indéfini ; à l'époque de Jésus, on ne savait jamais, quand on entreprenait un voyage si on rentrerait, ni quand. Ce maître confie à ses serviteurs tout pouvoir pour le temps de son absence. C'est dire s'il les estime aptes et compétents pour gérer les choses à sa place. Au moins autant que lui.

La parabole ne dit pas ce que le maître attend trouver à son retour ; elle dit seulement qu'il avait recommandé au portier de veiller son retour, qui aurait sans doute lieu à l'improviste.

A partir de là, on peut imaginer  ...

Première hypothèse : les richesses.

Les serviteurs diraient au maître : "Regardez, maître, vous êtes encore plus riche maintenant qu'avant ! Nous avons tout fait pour. Nous avons investi, spéculé, délocalisé. Nous avons exploité le monde que vous nous avez confié : la nature, les ressources naturelles, le travail des hommes. Certes, il y a des pauvres, des affamés et des exploités,  mais il y en a toujours eu. Ce qui compte, n'est-ce pas, c'est que vous êtes maintenant plus riche ! Enfin, au moins autant que nous".

Deuxième hypothèse : les êtres.

Les serviteurs diraient au maître : "Regardez, maître, vous êtes aussi riche qu'avant. Nous avons géré vos biens afin  qu'il y ait moins de pauvres et moins de riches. Nous avons cherché à assurer un juste équilibre dans ce que vous nous avez confié. Nos efforts ont eu pour but que chacune de vos créatures soit respectée. Nous avons tenté d'assurer à chacun de quoi se sentir digne, heureux et en sécurité".

Quelle sera la réponse du maître ?

La Bible ne le dit pas, car la Bible n'apporte jamais de réponse, elle pose des questions.

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