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mardi 6 septembre 2011

Le troisième âge

Et bien voilà, d'ici peu, je serai considéré comme inapte à vie pour une activité professionnelle pour des raisons de santé. Cela signifie que je vais devenir un invalide : "une personne qui n'est pas (plus) en état de mener une vie active, de travailler, du fait de sa mauvaise santé, de ses infirmités, de ses blessures" (Robert). Je vais être, dès lors, dans le collimateur de la N.V.A. et d'un ancien ami qui n'a de cesse que de stigmatiser les assistés.

Je ne serai pas un invalide de guerre, à moins que ce ne soit de guerre lasse.

Je ne serai pas non plus un impotent, un infirme. Et si je n'ai plus l'énergie pour donner plusieurs cours sur toute une année, et assumer tout ce qui va avec, je suis encore capable de m'informer, d'apprendre, d'écrire, de partager, voire peut-être de faire une conférence isolée.

J'ai donc décidé de m'inscrire, pour un cours, à l'Université du troisième âge. J'ai choisi le cours " Histoire de la pensée musicale au cours des siècles ", à la fois pour le sujet et pour le prof, vu qu'il lit régulièrement mon blog, comme je lis le sien.

Moi qui ai toujours aimé le contact avec les plus jeunes, c'est un réel bouleversement. Je serai à l'U3A un jeunot. Comment va se passer cette plongée dans un univers où la plupart des participants auront dix ou vingt ans de plus que moi ? Alors qu'avant, c'était le contraire.



J'ai compris, ce jour-là, que je devais tourner la page.


Des amitiés se noueront peut-être. Une histoire d'amour, j'en doute.

Sincèrement, vous m'imaginez en train de draguer, pour le séduire, un professeur de lettres retraité depuis plus de vingt ans, et qui serait assis à côté de moi au cours ?

Le troisième âge est bien une étape. Comme le disait ma délicieuse psy : " nous, qui avons des parents de 90 ans, nous nous sentons encore jeunes, mais les jeunes nous considèrent comme des vieux ". Il faut dire que, elle et moi, faisons des efforts pour rester jeunes et proches des copains de nos enfants, de leur univers, etc. Bref, nous sommes peut-être, elle comme moi, des déjà vieux qui n'arrivons pas vraiment à voir le temps qui passe ... Cela dit, je puis affirmer que les périodes les plus fécondes de ma vie ont été celles où des plus jeunes que moi m'ont adopté et ouvert à des choses que je ne connaissais pas, mais dans lesquelles je me reconnaissais. Et moi, je l'espère, je leur apportais aussi quelque chose en retour.

Quand j'étais jeune enfant, j'étais entouré de personnes âgées, d'enseignants, de professeurs d'université, de gens cultivés, notamment quand ma grand-mère m'emmenait en promenade avec le "Vieux-Liège". Je vais vivre une situation semblable désormais. Retour à la case départ, mais après de belles parenthèses ... heureusement.

1 commentaire:

  1. Même si vous êtes parmi les plus jeunes auditeurs, vous avez toutes les qualités (ouverture d'esprit, curiosité, amour de l'art, de l'humanité et interrogations existentielles)pour entrer dans la philosophie du cours. Je vous souhaite donc la bienvenue et me réjouis de vous compter parmi mes "étudiants"... :-)dont plusieurs (mais c'est surtout au cours du vendredi) sont des professeurs de l'ULg à la retraite...

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