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mardi 27 septembre 2011

L'art de la calligraphie

Quand j'étais encore enfant, mon irremplaçable grand-mère m'a appris à écrire à la plume et à l'encrier, comme Pierrot au clair de la lune. Il y avait les pleins et les déliés. J'ai ainsi appris que l'écriture pouvait devenir une oeuvre d'art et que cela méritait d'y consacrer du temps. Ma grand-mère, à son décès, a laissé toute une collection de petits carnets écrits à la plume d'une écriture toujours régulière, maîtrisée, sans une rature. Il s'agissait souvent de prières, de textes religieux, de conférences recopiés. Ma mère ne les a pas conservés. Je lui en veux un peu.




Dans le même ordre d'idées, j'ai découvert, il y a quelques années dans les rayonnages de la bibliothèque de mon service à l'Université, un ouvrage relié en cuir qui s'est révélé être un manuscrit : le cours d'un professeur qui, dans les années 1870, enseignait à l'Université de Liège les quelques principes de la fiscalité d'alors. Le tout est écrit à la plume, dans une écriture ramassée, mais toujours lisible et, ici encore, toujours constante.

Aujourd'hui, on n'écrit plus guère, on utilise un clavier ou alors on griffonne quelques mots à la va-vite sur un bout de papier ... ou une ordonnance. L'utilitaire encore et toujours.

Mon fils Ben aime s'appliquer à écrire bien un texte. Il m'a dit que cela lui arrive de temps en temps de le faire par plaisir, par exemple, pour une carte de voeux ou d'anniversaire.

A cette époque de mon enfance, de la calligraphie japonaise et encore moins arabe, je ne connaissais évidemment rien.

Mes parents avaient fait l'acquisition d'un livre sur le Japon, ce genre de livre où l'on pouvait coller des images parce qu'on avait accumulé des points dans les magasins. J'étais fasciné par deux choses : les jardins zen et la calligraphie. Je trouvais cela très beau. Je devais avoir dix ans et il n'y avait pas encore de mangas à l'horizon.

J'ai découvert la calligraphie arabe bien plus tard.

Autant la calligraphie japonaise tend vers l'épure, autant la calligraphie arabe peut se décliner et s'enjoliver à profusion. J'aime beaucoup l'une et l'autre démarche. J'y suis sensible sans doute parce que pour moi elles ne signifient rien, je ne puis les décrypter, je les prends donc comme elles sont dans leur abstraction.














Ce qui est intéressant c'est que l'écriture soit devenue oeuvre d'art et qu'existe ainsi un art de l'écriture. Le plus intéressant est que des artistes contemporains soient encore inspirés par cette voie, qu'ils la revisitent et la fécondent encore. 

Un article de Victoire (supplément au journal Le Soir du 24 septembre) en témoigne.

Voici quelques oeuvres d'artistes marocains d'aujourd'hui, inspirés par la calligraphie.

Larbi Cherkaoui




Noureddine Chater




Noureddhine Daifala







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