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mercredi 31 août 2011

Le coq et le lion

J'ai eu beau parcourir le volume intégral des Fables de Lafontaine, reçu au collège comme prix (de sagesse vraisemblablement), je ne trouve pas de fable s'intitulant "Le coq et le lion". L'auteur met cependant en scène ces deux animaux emblématiques pas nécessairement comme on pourrait s'y attendre.

Le coq.

Dans "Le coq et la perle", le coq est mis en parallèle avec un ignorant. L'un et l'autre monnaient un trésor, au lieu de le conserver, une perle pour le premier, un manuscrit précieux pour le second.

Dans "Le coq et le renard", un vieux coq " adroit et matois " se gausse d'un renard qui vient lui proposer la paix. Il entre d'abord dans son jeu, avant de lui annoncer la venue de deux lévriers, le renard s'enfuyant sur le champ. " Le vieux coq en soi-même se mit à rire de sa peur ; car c'est double plaisir de tromper le trompeur ".

Le lion.

Dans "Le lion et l'âne chassant". Le roi des animaux s'en remet à un âne et à son braillement pour faire fuir de chez elles ses possibles proies jusqu'aux moins intimidées d'entre elles et ainsi les dévorer. Toutes tombaient au piège inévitable. L'âne s'est mis en tête que l'honneur de la chasse lui revenait. Oui, dit le lion, si je ne connaissais ta personne et ta race, j'en serais moi-même effrayé.

Le lion retrouve l'âne dans "Le lion devenu vieux"

Le lion, terreur des forêts,
Chargé d'ans, et pleurant son antique prouesse,
Fut enfin attaqué par ses propres sujets,
Devenus forts par sa faiblesse.
Le cheval s'approchant lui donne un coup de pied,
Le loup, un coup de dent, le Boeuf un coup de corne.
Le malheureux lion, languissant, triste et morne,
Peut à peine rugir, par l'âge estropié.
Il attend son destin, sans faire aucune plaintes,
Quand voyant l'âne même à son antre accourir :
Ah ! c'est trop, lui dit-il : je voulais bien mourir;
Mais c'est mourir deux fois que souffrir tes atteintes.


Dans une autre fable encore, "Le lion et le moucheron", le lion traite le moucheron comme un moins que rien. Ce dernier n'éprouve aucune peur et répond : "Un boeuf est plus puissant que toi, je le mène à ma fantaisie " et s'acharne derechef sur le royal félin. Une des moralités de la fable est que "les plus à craindre sont souvent les plus petits ".


Qu'est-ce qui peut amener un peuple, une nation, à choisir un animal comme emblème ? Est-ce toujours bien réfléchi ? Ou bien cela relève-t-il de l'inconscient ? Pourquoi le "Lion des Flandres " et "Le Coq de  Wallonie " ? D'autres ont choisi l'aigle bicéphale ... En ce qui concerne le coq wallon, il est un cousin du coq gaulois. En effet, par un curieux raccourci, les gaulois se sont assimilés au fier gallinacé.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Drapeau_de_la_Wallonie

Après avoir relu Lafontaine, je préfère encore être le coq que le lion, surtout s'il s'agit d'être " adroit et matois " ; en ce qui concerne le lion et l'âne, il faut sans doute être flamand pour cela. Si j'avais pu choisir, j'aurais assez aimé, quant à moi, que l'emblème de la Wallonie soit un cerf "dix cors" ou ... une mésange charbonnière.

J'ai naturellement cité ces fables pour vous inciter à les incarner en fonction de l'actualité, sans donner d'indication, sinon elles auraient perdu leur statut de fables (de paraboles).

Il en est une qui mérite d'être narrée encore pourtant :

Sur son clocher, le fier gallinacé tourne selon le vent.
Car girouette, il est aussi ; cela est bien utile pour connaître la direction du vent.
Il domine l'horizon depuis des lustres ;
il voit loin et il voit tôt, étant le premier à être éveillé. 
En cela, il est un symbole.
Du haut de son clocher, le coq, un jour, eut à contempler le concert de quelques petits hommes.
Ils n'étaient pas seulement petits, parce qu'ils les voyaient de haut.
Ils étaient petits, parce qu'ils n'avaient pas de grandeur d'âme.
Du haut de son clocher, cela, le coq l'a immédiatement perçu de manière infaillible.
Tout à leurs rancoeurs et à leur étroitesse d'esprit, 
les petits hommes avaient programmé la mort du coq.
Ils envisageaient de le remplacer par un lion.
Le coq, qui se situe pourtant au-dessus de toute langue humaine, 
était trop francophone à leurs yeux et au sommet du clocher d'une église flamande.
Ces hommes-là sont vraiment petits en effet.
Le coq, bon philosophe, eut alors l'idée de se passer des petits hommes
et de conclure un accord avec le lion, dont voici le résultat :
























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