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jeudi 14 avril 2011

Tiens, tiens, tiens ... voilà du boudin

Tiens, tiens, tiens ...

Un matin vous ouvrez la fenêtre
L'air vous semble soudain plus léger
C'est comme un frisson qui vous pénètre
Il y a quelque chose de changé.

Tiens! tiens! tiens!
Déjà les feuilles poussent
Tiens! tiens! tiens!
Ça sent le romarin
Dans les jardins les lilas se trémoussent
Et les petites pommes ont déjà le pépin
Tiens! tiens! tiens!
Les chiens lèvent la patte
Tiens! tiens! tiens!
Les paons font les pantins
On voit les chats se pourlécher pour les chattes
Et les escargots galoper à fond de train

Ah! Quelle douceur
La vie vous semble rose
Y'a pas d'erreur
Il se passe quelque chose

Tiens! tiens! tiens!
On joue de la mandoline
Tiens! tiens! tiens!
L'air s'emplit de refrains
Y'a des chansons sur les lèvres des copines
Et des petits boutons sur le nez des copains
Tiens! tiens! tiens!
C'est le printemps qui vient.


J'aime ce printemps-là, guilleret et insouciant, tel que le chantaient Ray Ventura et ses collégiens! C'est mon printemps à moi. Je suis d'ailleurs prêt à me promener tout le jour en fredonnant cette réjouissante chanson.

D'autres se sont arrêtés après le premier "tiens" et y ont ajouté "voilà du boudin"! Bizarre! C'est paraît-il l'élite de l'armée française. Je suis bien content de ne pas être français!

Tiens, voilà du boudin,
Pour les Alsaciens, les Suisses et le Lorrains
Pour les belges, y en a plus
Ce sont des tireurs au cul

Au Tonkin, la Légion immortelle,
A Tuyen-Quang, illustra notre drapeau
Héros de Camerone et frères modèles
Dormez en paix dans vos tombeaux.

Nos anciens ont su mourir
Pour la gloire de la Légion.
Nous saurons bien tous périr,
Suivant la tradition.

Au coeur de nos campagnes lointaines
Affrontant la fièvre et le feu
Oublions avec nos peines
la mort qui nous guette si peu.

Nous, la Légion, 
Nous sommes des dégourdis,
Nous sommes des lascars,
Des types pas ordinaires.
Nous avons souvent notre cafard, 
Nous sommes des légionnaires.

Du coup, c'est tout de suite moins guilleret. C'est viril? Ah bon?

Mon premier souvenir de légionnaire est celui-ci. Nous étions trois: mon intrépide grand-mère en tête, mon père (son gendre) et moi (je devais avoir 6-7 ans). Ma grand-mère avait décidé (dans ma famille d'avant, les femmes ont toujours décidé à la place des hommes) de partir de Saint-Lunaire, de faire le tour de la Garde-Guérin jusqu'à Saint-Briac, et de revenir en bus de Saint-Briac à Saint-Lunaire. C'est une très belle promenade, en effet. Si vous allez dans cette région, faites-là.







Pour moi, petit bambin, c'était long. Et puis, il fallait marcher dans les ajoncs et les bruyères ... et les ajoncs ça pique; ça piquait mes jambes nues. Je demandais à mon père de me porter. Ma grand-mère s'y opposait. Voilà comment je suis devenu un homme ...

Alors, mon pauvre père, pour me donner du courage chantait: "Tiens, voilà du boudin". Moi, j'essayais de chanter aussi, mais je ne comprenais pas pourquoi les belges, comme moi, n'avaient pas droit au boudin, alors que, quand j'allais chez le boucher avec ma mère, celui-ci m'offrait toujours un petit morceau de boudin blanc. Cela me paraissait juste. Pourquoi mon père chantait-il alors cela? Il existe donc une armée au monde, en France, plus exactement, tout près de chez moi, où les enfants belges n'ont pas droit à un petit morceau de boudin blanc. Je n'ai jamais aimé l'armée, mais celle-là encore moins.

Il m'a fallu bien des années pour comprendre en outre que les belges étaient aussi, aux yeux de l'élite de la France armée, décidément fort amène, "des tireurs au cul". Tout un programme, quand on pense qu'en première ligne se pavanaient tant de robustes guerriers de la mère-patrie France!








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