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mardi 8 mars 2011

Les grands voyageurs

Je l'avoue, je ne suis pas un grand voyageur, je suis trop attaché à mon lieu de vie pour cela. Je suis un sédentaire, cela fait partie de moi. Je me sens incapable de devoir faire mes valises toutes les semaines ou plusieurs fois par semaine. Pour devenir un grand voyageur, il faut ne pas avoir d'attaches ou avoir fait le choix de ne pas en avoir, de les rompre ou de les faire passer au second plan, alors qu'elles existent. J'ai voyagé cependant (je veux dire à l'étranger).

Etre sans attache ne veut pas dire sans racine.

J'appartiens à un monde particulier: ceux qui parviennent à faire de leur vie un voyage, sans nécessairement  se déplacer géographiquement. Dans les voeux monastiques, n'y a-t-il pas un voeu de stabilité à un lieu (le monastère que l'on choisit et où on est admis)?

Quand je vois le parcours de mes anciens étudiants, je suis parfois étonné. J'en ai un peu partout dans le monde. Je l'ai notamment découvert grâce à Facebook.

D'abord des étudiants belges qui aujourd'hui font leur vie ailleurs (en Argentine, en Californie, à Londres, à Vancouver, à Dubaï, au Pérou, en Egypte). Quand je les formais, je pensais qu'ils deviendraient surtout avocat, notaire, magistrat ou conseiller juridique en Belgique. Petit avenir, j'en conviens, mais je n'ai jamais eu beaucoup d'ambition pour moi-même. Cela me réjouit de les voir s'épanouir sous d'autres cieux. Peut-être parce que je me dis que j'y ai modestement contribué. Il arrive d'ailleurs qu'ils me le disent.

Ensuite,  il y a les étudiants étrangers qui ont suivi certains de mes enseignements (marocains, rwandais, burundais, nigérians, canadiens, brésiliens, portugais, espagnols). C'est vrai, ils sont venus à moi. Je n'ai pas été enseigné chez eux. Leur ai-je enseigné des choses utiles? Je les ai toujours bien accueillis. Certains m'en sont reconnaissants et m'invitent dans leur pays lointain, trop loin cependant parfois.

On peut faire de sa vie un grand voyage, sans voyager. Notre imagination et notre coeur peuvent suffire.

J'aime pourtant de temps en temps créer une rupture dans ma vie, un moment, un espace, pas nécessairement très loin. Juste un lieu ou une rencontre. Encore mieux, un lieu et une rencontre.

1 commentaire:

  1. François D. m'a répondu ceci: ‎"Le seul véritable voyage n'est pas d'aller vers d'autres paysages, mais d'avoir d'autres yeux." Marcel Proust

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