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jeudi 10 mars 2011

La nationalité, les riches et les pauvres

Lors de ma revue de presse quotidienne, j'ai découvert, dans le journal l'Echo (ancien Echo de la Bourse), que la Belgique compte trois milliardaires, selon le classement Forbes.  Je ne sais pas s'il faut féliciter la Belgique ou les milliardaires en question.

Ces trois belges, que l'on suppose très heureux d'être nantis, sont: Albert Frère, Patokh Chodiev et Wang Xing Chun. Belges?

Oui, car il semblerait que monsieur Patokh et monsieur Wang aient acquis la nationalité belge.

Depuis ce jour, tout le pays en profite. Leur apport à la prospérité nationale saute aux yeux. A vrai dire, c'est la première fois que j'entends parler d'eux.

C'est étrange, comme on accorde facilement la nationalité belge à certains et à d'autres pas.

Patokh et Wang, s'ils veulent devenir flamands, devront-ils justifier d'une connaissance suffisante de la langue parlée en Flandre et faire preuve d'une réelle insertion sociale dans l'Etat flamand, ou peut-être prouver qu'ils ont, ne fût-ce qu'un peu, du sang flamand. On imagine alors l'ancêtre flamand improbable de monsieur Wang, qui, lors d'un voyage dans l'Empire du milieu, a donné la vie à un flamando-chinois!

Puisque je dois faire un peu d'exercice, chaque jour, je marche dans ma ville de Liège.

Une chose me frappe: le nombre d'immeubles inoccupés. Vides. Il y a souvent un rez-de-chaussée commercial aménagé avec plus ou moins de goût ... et 3 étages au-dessus presque toujours inoccupés. Les propriétaires doivent pratiquer des tarifs, pour les baux commerciaux, tels qu'ils ne voient pas l'intérêt de valoriser les étages supérieurs.

Cela me choque. Il existe à Liège une offre potentielle de logement énorme. Pour qui?

Mon quartier d'Outremeuse fait un peu exception.

Parce qu'il est plus populaire? Oui, sans doute. Mais beaucoup d'immeubles sont de belles maisons de maître, avec bow-window, ce qu'adorait particulièrement un ami français que j'ai fréquenté pendant une dizaine de jours, le temps de son passage à l'opéra.

Soyons clair, sans les marocains, les algériens, les tunisiens, mon quartier serait devenu un désert. Ici, les immeubles sont occupés et de plus en plus rénovés. Un tissu social est recréé par les petits commerces: épicier, coiffeur, boulanger, boucher, généralement moins chers que les autres.

Cette reconversion dépend beaucoup des acteurs en présence. La banque ING a décidé récemment de réaliser, ou valoriser, son patrimoine immobilier. Soit dit en passant, cette décision vient curieusement après que l'Etat a subsidié les banques pour des montants indécents. Au-dessus de l'agence locale, il y a trois niveaux d'appartements spacieux et lumineux. Pourquoi ne trouvent-ils pas preneur?

J'ai beaucoup d'affection pour tous les maghrébins qui me permettent de vivre dans un quartier encore vivant. Ils m'apportent beaucoup plus que Patokh ou Wang. Ils ont aussi pris plus de risques pour tenter de devenir belges et ils ne le sont pas encore tous.

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