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dimanche 20 février 2011

Du "dû" au "don"

Souvent, sur mon blog, je répercute, et parfois j'amplifie, des propos que j'ai eu le loisir d'entendre ou des lectures qu'il m'arrive de faire.

Voici donc une recomposition de propos que j'ai entendus ce matin.

Le soleil, comme la pluie, sont donnés à tous sans distinction, même à ceux qui souhaiteraient moins de soleil et un peu plus de pluie comme à ceux qui souhaiteraient un peu moins de pluie et un peu plus de soleil. Il en est ainsi de bien des choses en ce monde. Il en est ainsi, par exemple, de la bonne santé et de la maladie. Elles sont réparties selon des critères qui échappent parfois à notre entendement. Pourquoi moi et pas lui? Pourquoi lui et pas moi?

Je ne dois rien aux autres et les autres ne me doivent rien. Provocation? Ce n'est ni plus, ni moins scandaleux que ce que je viens d'évoquer ci-dessus.

Dans nos existences, ne nous arrive-t-il pas très (trop) souvent d'attendre des autres quelque chose que nous considérons comme un dû? Si la réponse ne correspond pas à notre attente, quelle que soit la raison qui nous pousse à mettre notre attente chez un autre, nous pouvons alors nourrir une frustration ou réclamer, jusqu'à la violence parfois, notre dû. Faire peser sur l'autre le poids de nos attentes.

Inversons la perspective, en posant qu'il ne me doit rien et que je ne lui dois rien.

S'il n'est pas tenu et qu'il ne fait rien, je n'ai aucune raison de nourrir vis-à-vis de lui quelque reproche que ce soit. S'il fait, alors qu'il n'est pas tenu de le faire, il le fait alors gratuitement et il m'offre un cadeau.

Ne recevons-nous pas ainsi beaucoup plus de cadeaux que nous le croyons?

Le don prend alors la place du "dû". Et quand on dit "don", on sous-entend aussi "par-don". Un espace est ouvert, en tout cas, pour la gratuité.

Je ne prétends pas que ces quelques considérations soient à même de tout résoudre, mais elles ouvrent une perspective intéressante. Et j'ai toute ma vie, comme d'autres, cherché à voir les choses autrement.

Ce que je viens d'écrire, qui ne relève en rien de la religion, trouve pourtant sa source dans la partie religieuse de ma vie.

Alors, pour ceux qui sont sensibles à cette dimension, ajoutons ceci: "Dieu ne me doit rien et je ne dois rien à Dieu", car Dieu, par essence, est gratuité et don et il attend de moi exactement la même chose.

Une part de ce que je viens d'écrire revient au prédicateur que j'ai entendu ce matin. Il était jeune ... il était beau, il sentait bon le sable chaud. Non, là je m'égare. Ayant cité maître Eckart, je le soupçonne fort d'être dominicain ... un dominicain infiltré dès lors chez les bénédictines!

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