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mercredi 1 décembre 2010

Superpositions et remix

Un ami cher, à l'occasion d'une semaine passée ensemble, avait réuni la musique qu'il aime en espérant que je l'aime aussi. Ce fut presque toujours le cas. Notre seul désaccord portait sur  Cocorosie; je l'ai d'ailleurs taquiné pendant tout le séjour à propos de cet improbable duo féminin, nord-américain.





Il y avait une musique qu'il n'osait pas trop me faire entendre, parce qu'il craignait qu'elle soit trop violente pour mes oreilles. Il se trompait. Il s'agissait avant tout d'une démarche musicale que les moyens électroniques décuplaient: celle consistant à superposer deux (trois, quatre ...) musiques indépendantes l'une de l'autre avec pour résultat d'étonnants moments d'harmonie et d'autres de friction, de tension (ce que mon ami avait sans doute jugé trop violent pour moi).

Je ne me rappelle plus ce qu'il m'avait fait entendre alors et je n'en trouve pas de trace dans ma bibliothèque iTunes. Je l'interrogerai à ce propos. Cela ne m'avait pas paru violent, plutôt intéressant.

Comme il aime bidouiller, il s'est livré à sa première expérience, offerte sur internet.

http://soundcloud.com/mharinho/mix-ape-001-mharinho?utm_source=soundcloud&utm_campaign=share&utm_medium=facebook&utm_content=http%3A%2F%2Fsoundcloud.com%2Fmharinho%2Fmix-ape-001-mharinho

Le résultat est, je trouve, plutôt séduisant.

Ce qui est intéressant, c'est qu'il ne s'agit pas ici de recycler, d'arranger autrement, des choses existantes. L'emprunt et le recyclage en musique ont toujours existé. J'invite mes amis plus compétents que moi à en faire l'illustration. Il s'agit, pour mon ami, de superposer.

Pour bien comprendre, je vais prendre quelques exemples.

Le célèbre Ave Maria  de Gounod est né d'une improvisation de Gounod sur le Premier prélude du Premier livre du Clavecin bien tempéré de J.S. Bach. La suite harmonique du célèbre Canon de Pachelbel a inspiré, depuis qu'elle existe, tout ce que la musique compte de compositeurs, qui n'ont cessé de broder au départ du même matériau, jusqu'à Charles Trenet et Michel Sardou ... Dans tous ces cas, l'intervenant prend une base et la ré-utilise. Ce n'est pas de cela que parle mon ami.

Plus proche de cette idée de superposition, me revient en mémoire une pièce chantée par les King's Singers sur un disque consacré aux mélodies anglaises traditionnelles. Une mélodie y est associée parfaitement à ce qui ressemble fort à un prélude de J.S. Bach pour violoncelle. Il y a ici un souci de superposition harmonieux jouant sur les éléments constants de la musique (Oh Waly, Waly, sur le  CD Whatching the white weat).





Une autre forme est celle du métissage. Yehudi Menuhin et Ravi Shankar, par exemple. Ici, l'objectif est d'aboutir à une fusion, malgré les traditions différentes. Cela est d'une grande richesse, mais il s'agit encore d'autre chose.







Ce qui est intéressant, dans la démarche de mon ami, c'est de considérer que la superposition puisse ne pas aboutir, dans tous les cas, à une fusion harmonieuse et que la tension et la friction puissent être aussi un message à écouter.

Bien entendu, je dis tout cela en étant bien conscient de mon incompétence.



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