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jeudi 28 octobre 2010

Madurodam

J'aime beaucoup les associations d'idées.

Il existe sur internet des sites de rencontre pour tous les genres et tous les fantasmes. Je suis membre d'un seul, juste pour rêver un peu. Il concerne les hommes poilus et/ou barbus (ne fût-ce qu'un peu) et ceux qui aiment ça. Ce site de rencontre me rassure: on a le droit d'y être un peu enrobé, sans complexe. Et il y règne une vraie convivialité. Ce site ne m'a pas permis de rencontrer grand monde, mais quand même. Il m'a surtout mis en contact avec des gens très intéressants de tous âges et le plus souvent avec une corde artistique à leur arc (musicien, chanteur d'opéra, écrivain, photographe, vidéaste ...). Certains avaient même une certaine notoriété. On pourrait appeler ce site: "Les alumnis du poil".

J'ai reçu récemment un message d'un correspondant qui portait le nom de "Maduro-dam". Cela m'a fait rire: tout était dit! Il aime les hommes mûrs et il habite aux Pays-Bas, là où on aime les mots qui se terminent par "- dam" (Amsterdam, Rotterdam, Edam ...).

Pourtant, Madurodam est aussi à La Haye ( 's Gravenhage, plus communément appelée  Den Haag) une ville miniature représentant, à l'échelle, des grands sites du pays (l'aéroport de Schiphol, les canaux d'Amsterdam, les moulins de la Frise ...). J'ai découvert Madurodam à un âge fort éloigné de la maturité (13-14 ans?).





Au fil des années, de séjour linguistique en séjour linguistique, j'ai bien dû vivre huit mois à La Haye. J'y ai même travaillé dans un hôpital gériâtrique dans des conditions que je préfère oublier aujourd'hui.

Ces séjours en immersion dans une famille ne m'ont pas appris que le néerlandais (d'autant que le néerlandais parlé à La Haye, accent compris, ne ressemble guère au néerlandais parlé couramment en Flandre). Cela a représenté, pour moi, une première ouverture à la différence et très sagement au sexe.

La famille qui m'accueillait ne comportait pas de père, juste une mère (Mevrouw Mook) et ses trois enfants. Elle tenait un magasin de couture et de vêtements sur mesure et louait des chambres à des étudiants. Le dimanche, elle allait au temple mormon. Son fils aîné, qui devait avoir 19-20 ans, avait des cheveux longs, fumait des joints, jouait de la guitare (mais ce n'était pas la même guitare que la mienne, trop classique), il écoutait des choses que je n'avais jamais entendues (Bob Dylan, Melanie, Peter, Paul and Mary).

A la devanture des marchands de journaux, étaient exposées en pleine rue - on était à la fin des années 60 et au début des années 70 -  des revues pornographiques montrant aussi bien des femmes que des hommes. Je découvrais ainsi ce dont on s'était bien abstenu de me parler. Et cela me troublait. Cela ne trouble plus les étudiants Erasmus/Socrates d'aujourd'hui. Je m'en réjouis.

Et puis, un peu plus tard, je devais avoir 17-18 ans, j'ai découvert par hasard la plage naturiste au nord de Scheveningen. J'étais bien trop timide pour faire comme eux. Ce fut ma première expérience de la vision en vrai du corps d'hommes et de femmes adultes nus.

Ils étaient libres et je ne l'étais pas. Ils étaient bien dans leur corps, je ne le suis toujours pas.

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