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dimanche 24 octobre 2010

Fado ou flamenco?

C'est étrange, un correspondant sur internet vient de me demander si j'aimais le flamenco. J'ai répondu: non, je préfère le fado. Pourquoi?

Peut-être parce que je ne connais pas bien le flamenco. Je n'ai jamais aimé les danseurs ou danseuses de flamenco:  ils incarnent à la fois une féminité et une virilité dans laquelle je ne me reconnais en rien; je  veux dire ni dans l'une, ni dans l'autre. On a toujours l'impression d'assister à une espèce de combat, assez animal, entre deux coqs arrogants ou entre un paon vaniteux et sa possible conquête. Tout est dans l'extériorisation. Comme lors des animales parades amoureuses. Cela doit être ça: cette musique est animale. Mais comme j'aime découvrir, je serais ravi si un compagnon pouvait m'entraîner sur des chemins de flamenco ...

Dans le fado, j'entends autre chose: un chant intérieur. La saudade, bien sûr, qui ne se réduit pas à la nostalgie ou la mélancolie; elle est indéfinissable. Comment expliquer ce chant-là? Et pourquoi il me touche au plus profond de moi, qu'il soit chanté par une femme ou par un homme. Il est vrai, le fado semble avoir trouvé dans les voix féminines sa plus belle expression (Amalia Rodrigues hier, Misia ou Ana Moura aujourd'hui, sans compter l'ensemble Madredeus, qui a réussi à fédérer un grand public). J'ai découvert Antonio Zambujo, à Faro, avec L., en décembre dernier. Depuis, je n'ai cessé d'être sous le charme.

Il m'a d'abord séduit par sa voix (simple, souple, naturelle, sans effort). Elle ressemble un peu à la voix de Caetano Veloso. Ensuite, par la formation qui l'accompagne: une basse, une guitare portugaise, une guitare. J'ai apprécié aussi l'audace consistant à chanter a cappella afin d'être ensuite uniquement rejoint par la contrebasse. Et puis, une grande émotion. Surtout, un grand dépouillement.

http://www.youtube.com/watch?v=pYSNcl0usNY



Encuentro
María del Reposo,
te vuelvo a encontrar
junto a la fuentefría
del limonar.
¡Viva la rosa en su rosal!
María del Reposo,
te vuelvo a encontrar,
los cabellos de niebla
y ojos de cristal.
¡Viva la rosa en su rosal!
María del Reposo,
te vuelvo a encontrar.
Aquel guante de luna que olvidé,
¿dónde está?
¡Viva la rosa en su rosal!
Federico García Lorca. Dans : Suites.




A contrario, démonstration pourtant réduite à presque rien du flamenco. Il s'agit de Miguel Poveda.


http://www.youtube.com/watch?v=UPA-ThRg-PU

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