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mercredi 29 septembre 2010

Quelqu'un de bien, juste quelqu'un de bien

Comment expliquer que l'on puisse parler pendant trois heures avec quelqu'un? De tout et de rien. De beaucoup et de choses essentielles aussi et surtout.

Il se trouve parfois que, malgré la différence d'âge, une génération même, des êtres se sentent d'une même famille, quand avec d'autres cela vire à la catastrophe. J'ai mon explication: quand un tel moment de grâce se produit, il s'explique par le fait que ni l'un, ni l'autre, ne cherche à séduire. Il trouve chez chacun son fondement dans le désir de partager le meilleur de ce qu'il a en lui. Ce meilleur est parfois caché ou ignoré. Il arrive qu'on le découvre alors.

Ces deux derniers jours, j'ai vécu deux expériences de ce type: une avec quelqu'un qui est une génération au dessus de moi, une avec quelqu'un qui est une génération en dessous de moi. En d'autres termes, il aurait pu être mon père et moi j'aurais pu être son père. Vous suivez?

Première rencontre.

Il s'appelle monsieur R. Il est une figure bien connue du quartier. Monsieur R. est toujours polissé, attentif, courtois. Il a exploité, à la suite de ses parents, une glacière. Il fournissait de gros blocs de glace pour les mariages, les baptêmes, les fêtes, les "fancy-fair" ... voire les enterrements. Je me demande même s'il n'a pas aussi fourni la glace requise lors du tournage du film Hibernatus avec Louis de Funès.

Avec monsieur R, nous avons un point commun: le théâtre. Au fond de nous, cela nous titille. Nous avons fait du théâtre, il en fait encore, moi plus. Notre mémoire nous pose problème. Certains jours, je me dis: "Mais comment font Michel Bouquet et Michel Galabru? Est-ce parce qu'ils s'appellent Michel ?".

Nous soutenons des projets portés par des plus jeunes que nous et nous sommes alors les plus heureux du monde, surtout quand ces plus jeunes nous réservent une petite place parmi eux.

Monsieur R. a choisi de ne pas se marier et de ne pas avoir d'enfant, m'a-t-il dit. Mais il est en première ligne aujourd'hui pour des enfants qui ne sont pas les siens, mais ceux de son entourage familial. Il y a tant de manières d'être père. Et que pèsent nos choix?

Deuxième rencontre.

J'ai été son professeur il y a trois ans. J'aurais pu être son professeur cette année encore, si les circonstances de la vie ne m'avaient éloigné de ma chaire.

Elle a un point commun avec monsieur R. et moi: le théâtre. Mais aussi la musique.

Sa personnalité me plaît. Elle déborde d'enthousiasme. Elle peut mener un projet à bien, par son énergie, sa force de conviction, son charisme personnel.

Elle a fait la démonstration de sa capacité à être une excellente juriste. Mais, par dessus tout,  j'aime chez elle, sa capacité à prendre de la distance face aux défis, son ouverture d'esprit, sa sensibilité, sa chaleur humaine.

Elle n'est pas exactement comme les autres. Du  coup, je l'aime beaucoup.

A elle et à monsieur R. s'applique merveilleusement le titre de la chanson d'Enzo Enzo, "quelqu'un de bien, juste quelqu'un de bien".

1 commentaire:

  1. Christiane Pivont16 octobre 2010 à 16:07

    PS à mon long message précedent si par hasard, vous allez sur le site de ma fille, cherchez les articles de fin 2009, vous aurez une idée assez juste de Haïti.

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