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jeudi 2 septembre 2010

J'ai tellement eu peur de le décevoir

Ce n'est pas simple d'être papa. Surtout quand on est un papa comme moi, plus apte à réagir comme une maman que comme un papa. Je suis plus papa poule que papa coq. Et puis j'ai tant de blocages en moi.

Ce matin, mon fils Ben me téléphone. Il a reçu une lettre du syndicat: son précédent employeur - malgré des coups de téléphone, des courriels et des courriers, l'envoi d'un recommandé - n'a toujours pas envoyé les quelques documents qui devraient débloquer son dossier de chômage. Il a droit a des allocations pour mai, juin, juillet, août qu'il n'a pas perçues à cause de l'incurie de cet employeur (flamand, soit dit en passant).

"Il faut que tu lui téléphones!" Moi, je sens le sol s'effondrer sous moi: j'ai une réelle phobie du téléphone. Et puis, je suis incapable de gérer  un affrontement. Je l'ai toujours été. Menacer, s'imposer, faire preuve d'autorité, se battre, sont autant d'actions dont je suis tout bonnement incapable. Ah, si j'étais un homme, un vrai, un dur!

Il a alors prononcé cette phrase, qui m'a bien sûr bouleversé toute la journée: "Tu peux bien faire ça pour moi comme papa! C'est bon. Je me débrouillerai tout seul. Je vais demander à M. (son beau-père)."

Je n'ai pas été à la hauteur. A la hauteur d'un papa. A la hauteur du papa dont il avait besoin à ce moment-là. Cela m'a tourmenté.

Je l'ai rappelé et alors il m'a dit ceci: "Papa, je ne t'en veux pas. J'avais besoin de toi. Mais je te connais. Tu n'es pas un papa comme les autres. T'es mon papa. Tracasse, je gère".

Un papa comme les autres?

Combien de garçons m'ont partagé leur expérience de l'absence du père (peu importe les raisons et les circonstances, elles peuvent être multiples). Et je retrouve une certaine confiance en moi, quand ils me disent: "j'aurais aimé avoir un père comme toi". Si je peux leur offrir juste un petit peu du "père pas comme les autres" que je suis, je dis oui.

1 commentaire:

  1. De toute façon, un tel employeur, tu lui casses les os ou tu t'abstiens! Donc tout va bien: tu es un bon papa qui ne finira pas ses jours en prison ce qui évitera à ton fils de pénibles déplacements.

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