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samedi 14 novembre 2009

14 novembre 2009

C'était le mot de la fin.

La nuit tombait.
Dieu s'est levé et il a pris congé.
Nous avions passé toute une journée ensemble, lui et moi,
et il me semblait que nous nous connaissions depuis toujours.
...
J'ai demandé à mon hôte s'il voulait que je le raccompagne à la gare.
- Non, je préfère aller à pied, dit-il.
J'aime la marche.
Autrefois, d'ailleurs, je marchais toujours.

Et il s'en est allé.

Je l'ai suivi des yeux un moment
de la fenêtre de mon bureau.
Il paraissait alerte et marchait d'un pas vif.
Il n'avait pas fait cent mètres que deux hommes l'accostaient.
Ils échangèrent quelques mots
et ils s'en allèrent tous les trois
en discutant en chemin.
Ils sont entrés dans une auberge.
C'était l'heure du repas du soir.

Comme il m'avait dit qu'il aimait Bach.
J'ai mis sur mon lecteur CD les suites pour violoncelle.
J'étais sûr qu'il l'entendrait et que ça lui ferait plaisir.
Mais impossible ...
La tête de lecture de mon appareil s'obstinait à balayer toute ma bibliothèque musicale.

Je sais. Vous allez me dire que le Dieu que j'ai rencontré me ressemble trop.
Que je dois l'avoir un peu créé à ma propre image.
Vu ainsi, je suis loin d'être le seul ...

Ma réponse sera sans doute jugée désarmante: mais avec moi, c'est lui qui a commencé.
Et cela me rend très humble.
D'autant qu'il n'a jamais joué avec moi, ni ne s'est joué de moi.


Ce texte est librement inspiré d'un petit livre formidable paru en 1973: Gilbert Le Mouël, Les cabanes du Bon Dieu, Les éditions ouvrières.


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