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samedi 17 octobre 2009

17 octobre 2009

Il suffit parfois de quelques mots à peine, dans un article, pour tout comprendre: se situer soi et situer un certain nombre d'autres. "Ce qui les meut? L'argent, le prestige et le goût du pouvoir ... Il est de bon ton, quand on appartient à l'élite, de ne rien refuser". On cumule ainsi les fonctions, les titres, les mandats, les responsabilités, les présidences, les conférences, les livres, les articles, les débats télévisés, les prises de position, les réseaux ... Je vous laisse découvrir ce monde dans lequel je ne me reconnais en rien (Les rois du cumul,  Dossier, Nouvel Observateur 15-21 octobre 2009 et les réf.). Les "cumulards" se montrent partout. Ils ont des agendas de dingue qu'ils n'honorent parfois qu'en partie. Ils sont capables de faire bien (voire excellemment, j'ai peine à le croire) plusieurs choses en même temps (le plus souvent, ils délèguent toutefois à d'autres: des hommes de l'ombre). Les cumulards s'aiment et se haïssent entre eux et, quand ils font des enfants, ils en font même parfois des enfants "cumulards". Non décidément, je n'ai rien à voir avec ce milieu-là.

L'excellence, c'est autre chose. Cela relève de l'artisanat (de l'art?). Le goût d'un travail bien fait, peaufiné; le même,  remis cent fois sur le métier. Le plus célèbre luthier de Crémone a consacré toute sa vie à une seule chose: réaliser le violon le plus parfait. Cela n'a pas de prix. Et son oeuvre est encore là aujourd'hui. Ce qu'il avait appris auprès d'anciens maîtres luthiers, il l'a développé et ses disciples ont continué. Aujourd'hui, de jeunes "blancs becs" croient tout savoir, ou mieux, que leurs aînés. Je vais tenir des propos de vieux: ils se trompent souvent, et sur leur savoir, et sur eux-mêmes.

Un roman évoque la figure de Stradivarius et son époque: Jean Diwo, Les violons du roi,  Denoël, 1990, aussi dans la collection Folio.





Le Boulevard Saucy est "en fête" ce week-end. Pour le moment, c'est encore ... très calme. Contact très sympathique cependant, avec quelques étudiants de l'athénée, faisant la promotion de leur voyage de rhéto en Irlande (ils ont, en effet, choisi l'option "immersion anglais"). Il ne devait pas y avoir un seul belge de souche parmi eux.




Et puis, un garçon et une fille qui faisaient de beaux dessins sur la chaussée. Je les interroge. Le garçon ne pouvait pas nier qu'il venait de la "Belle province". Art éphémère.  Compte tenu des consignes de police, ils espèrent qu'il pleuvra avant dimanche soir, sinon ils devront tout nettoyer au Karsher, avant lundi 6 heures du mat!

J'aime voir mon quartier pris en main par des jeunes. Bon, cela manque un peu de coordination, mais leur vision est une belle vision de la vie ensemble. Je ne voudrais pas habiter à ... Neuilly, par exemple, ceci, pour ne vexer personne.

Michel Tremblay est un écrivain qui m'a, un jour, touché au coeur. Il est donc normal que j'en parle.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Tremblay

Dans des circonstances qui ne pouvaient relever du pur hasard, un de ses livres m'a été offert: Le coeur découvert, Actes Sud, Babel, 1996. Il a bouleversé ma vie.




"La drague. Au cas où la grande chose se produirait, le grand choc, le grand frisson, la rencontre définitive, galvanisante, à laquelle aspire tout dragueur, même le plus aguerri, en sachant très bien qu'elle ne se produira jamais, ce cercle le plus vicieux de tous, cause de tant de perte de temps, d'énergie, de vies" (M. Tremblay, 44 minutes, 44 secondes, 1997).

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