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samedi 18 juillet 2009

18 juillet 2009

Abondance de matière, aujourd'hui.

Alors une petite page fiscale et politique. Je reviendrai à des choses plus sérieuses dès demain

La T.V.A. à taux réduit dans la restauration est entrée en vigueur en France. Dont coût pour l'Etat français 2,5 milliards d'euros par an! La chose n'est pas anodine, pour deux raisons:

- il y a quelques mois à peine, le ministre du budget, Eric Woerth, expliquait que les caisses de l'Etat français étaient vides. Donc, pour financer cette promesse du Président, la France va devoir emprunter et ce, pendant plusieurs années. Mais le Président, comme chacun sait, aime tenir ses promesses, surtout quand certains lobbies ne lui laissent pas le choix. Quand le Président se sent menacé, il est toujours le plus fervent partisan de ceux qui ne lui laissent pas le choix;

- la seconde raison est que, pour faire passer une telle mesure, il fallait l'accord de TOUS les Etats membres de l'Union européenne. Sarko pouvait compter sur Didjé, je veux dire, le ministre belge des Finances (observons qu'on ne doit pas mettre de majuscule à "ministre", mais bien à "Finances") et sur le fait que la France a présidé l'Union européenne pendant six mois. Cela a pris du temps, mais ils y sont arrivés.

Au journal télévisé d'hier soir, sur une chaîne française, un journaliste sondait quelques restaurateurs français de base (dans une station balnéaire) pour savoir quelle était leur attitude, après cette baisse de la T.V.A. Les réponses obtenues valent de l'or (si j'ose dire):

- nous avons baissé les prix sur certains plats seulement: regardez la carte;

- nous n'avons baissé aucun prix, mais préféré augmenter le salaire de notre personnel permanent (… les autres étant bien entendu, saisonniers, étudiants ou étrangers, sans statut, voire sans papiers);

- comme notre propriétaire vient justement d'augmenter notre loyer, nous n'avons pas baissé les prix Voilà un propriétaire fûté qui a augmenté le loyer juste avant la baisse de la T.V.A.!

Je vous jure que je n'invente rien et tout cela sentait le mensonge à plein nez, n'en déplaise aux restaurateurs interviewés. Notez qu'aucun n'a osé dire qu'il en profitait pour s'en mettre un peu plus dans la poche. Voilà bien un exemple d'une certaine politique, menée par les partis dits "réformateurs": on consacre une part non négligeable du budget de l'Etat à une fin très médiatique, sans être capable, ni avant, ni après, de dire à quoi cela va servir, ni à quoi cela a servi exactement. Le régime des intérêts notionnels, en Belgique, relève de la même logique.

Le comble, bien entendu, c'est qu'avec l'argent de tous le Président tient les promesses de son parti, l'UMP, c'est-à-dire lui, et d'obtenir un retour de ceux qui sont ainsi devenus ses obligés.

A mes lecteurs, je signale qu'une baisse similaire de la T.V.A. dans l'HORECA a été annoncée, en Belgique, par le Ministre des Finances, au moment même où l'Etat fédéral n'est plus capable de financer, comme il se doit, c'est-à-dire comme la loi le prévoit, les entités fédérées. Les négociations pour des majorités régionales ou communautaires viennent de le démontrer.

Mais le feuilleton n'est pas fini. Suez. Electrabel. On n'a pas fini d'en parler … Les financiers et les grands argentiers, belges et français, ont organisé et avalisé des rapprochements, profitables évidemment, entre grandes entreprises dans le secteur de l'énergie. Ces rapprochements se sont traduits, pour certains actionnaires belges, en une conversion de leurs actions "Electrabel" (société belge) en actions "Suez" (société française). Or, une faille existe dans la convention belgo-française préventive de double imposition: sur leurs dividendes, ces actionnaires belges paient 15 %, en France, et 25 %, en Belgique. Le ministre des Finances belge avait annoncé que la convention serait amendée … iI n'en a jamais rien été. La Cour de justice européenne, saisie d'un recours, a estimé que cette double imposition n'était pas une "infraction" … bref, que le ministre belge des Finances n'avait pas fait ce qu'il fallait, quand il fallait, malgré ses promesses.

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